Le Barbier de Séville de Rossini à l'Opéra de Paris
À l'Opéra Bastille, Damiano Michieletto reprend sa mise en scène pétillante du Barbier de Séville dans une scénographie virevoltante aux accents neo-réalistes.

Ruse et quiproquos pour l'amour du Comte Almaviva
Le Comte Almaviva cherche à conquérir Rosina, une jeune femme riche que son tuteur, le docteur Bartolo, maintient enfermée pour pouvoir l’épouser et s’approprier sa fortune. Pour approcher Rosina, Almaviva fait appel à Figaro, un barbier rusé et plein de ressources. Figaro orchestre les rencontres secrètes entre les deux amoureux et déjoue les pièges du tuteur jaloux. Après de nombreux quiproquos et rebondissements comiques, Almaviva, jusqu'alors déguisé, révèle sa véritable identité et épouse Rosina, au grand désespoir de Bartolo.
Un début chaotique avant le triomphe
Considéré comme le chef-d'œuvre de l'opéra-bouffe italien, Le Barbier de Séville regorge d'airs célèbres. Fait remarquable, la première de cet opéra en 1816 fut un cuisant échec : le comte Almaviva fut sifflé sur un de ses airs, un autre soliste chuta et saigna du nez, un chat pénétra sur scène et Rossini lui-même, au clavecin, fut chahuté. Le public ne tarda cependant pas à reconnaître la beauté de cet opéra et fit un triomphe au compositeur dès le lendemain. Dans la partition du Barbier de Séville, Rossini a rassemblé à la fois quelques extraits de ses œuvres antérieures et de nouvelles séquences virtuoses (l’air de la calomnie, celui de Rosine, de Figaro et leur célèbre duo). Une certaine dimension politique se dégage de cette comédie qui tend à la satire sociale.
"Mais quel est cet amour qui les fait tous délirer ?" Les comères dans Le Barbier de Séville
Une mise en scène virevoltante
Le metteur en scène vénitien Damiano Michieletto transpose l’action dans une Séville colorée inspirée des films d’Almodóvar, avec un décor impressionnant : un immeuble de trois étages, en rotation, qui montre des intérieurs vivants et des façades modernes et colorées. Le réalisme est poussé dans les moindres détails : graffitis, linge aux fenêtres, bar de quartier et habitants pittoresques en robe de chambre et bigoudis. Costumes contemporains, humour visuel et rythme soutenu ont contribué à faire de cette version moderne et délurée un grand succès de l'Opéra de Paris.
Gioacchino Rossini, la vivacité musicale
Gioachino Rossini (1792–1868) est l’un des compositeurs italiens les plus célèbres du XIXe siècle, à la charnière du classicisme et du romantisme. Il commence très jeune sa carrière musicale et compose son premier opéra à 18 ans. Il remporte un succès fulgurant avec Le Barbier de Séville (1816), aujourd’hui l’un des opéras les plus joués au monde. Son style est marqué par la vivacité, des mélodies entraînantes, des rythmes bien structurés et un sens du comique qui le fait exceller dans l'opéra-bouffe. Rossini a aussi composé des œuvres plus sérieuses, comme Guillaume Tell, son dernier opéra créé en 1829. Après ce chef-d’œuvre, il abandonne la scène lyrique et se consacre à la musique sacrée et instrumentale.
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Opéra-bouffe en deux actes (1816) sur un livret de Cesare Sterbini
Diego Matheuz direction musicale
Damiano Michieletto mise en scène
Paolo Fantin décors
Isabel Leonard et Aigul Akhmetshina (en alternance) Rosine
Mattia Olivieri Figaro
Levy Sekgapane Almaviva
Carlo Lepore Bartolo
Luca Pisaroni Basilio
Andres Cascante Fiorello
Margarita Polonskaya Berta
Jianhong Zhao Un ufficiale
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
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