Don Quichotte de Massenet à l'Opéra de Paris

• Une adaptation libre du chef-d’œuvre de Cervantes
• Jules Massenet, le romantisme français
• Raffinement mélodique et profondeur des sentiments
• La mise en scène de Damiano Michieletto : un Quichotte en souffrance

L'adaptation du roman de Cervantes

Du roman foisonnant de Cervantes, Jules Massenet n’a gardé que quelques moments marquants : l’amour de Don Quichotte pour Dulcinée, son esprit chevaleresque qui le conduit à poursuivre des brigands pour récupérer le collier de la belle, son combat contre les moulins à vent et sa mort auprès de son serviteur Sancho Pança. L'opéra est fondé sur une pièce de théâtre de Jacques Le Lorrain qui revisite Cervantes : Le Chevalier de la Longue-Figure.

Jules Massenet, l'incarnation du romantisme français

Jules Massenet (1842-1912) est l'un des maîtres du romantisme musical du XIXe siècle. Il est surtout célèbre pour ses opéras, notamment Manon (1884), Werther (1892) et Thaïs (1894). Il a également composé des ballets, des oratorios, des pièces orchestrales et de la musique de chambre. Son œuvre se distingue par son raffinement mélodique, son acuité psychologique et sa puissance émotionelle dans la représentation de l'amour et des passions humaines.

" Qu'amour tout palpitant... Amour s'est fait un nid... pour s'y blottir...Tout palpitant... de fièvres... "

Raffinement mélodique et profondeur des sentiments

Le dernier opéra de Jules Massenet est composé en 1910 suite à une commande de l'Opéra de Monte-Carlo. Le compositeur avait en tête pour le rôle principal, Don Quichotte, la célèbre basse russe Fédor Chaliapine. L'opéra explore les thèmes de l'idéalisme, de l'amour et de la confrontation au réel, avec une musique riche en couleurs orchestrales et des mélodies évocatrices. Massenet s'intéresse à la complexité des personnages, au mélange d'héroïsme, de folie et de désillusion.

La mise en scène de Damiano Michieletto : priorité au drame

Portée par cette musique raffinée et émouvante, la  production du metteur en scène Damiano Michieletto privilégie la souffrance de Don Quichotte, au risque de perdre totalement la fantaisie et le picaresque du héros de Cervantes. Dans les années 60, c'est un écrivain en mal d'inspiration et profondément seul, au bout du rouleau et raillé par son entourage mesquin et superficiel. Il est hanté par ses souvenirs et ses hallucinations symbolisées par des danseurs de flamenco cagoulés et vêtus de noirs tels des spectres inquiétants. Il consomme force médicaments pour calmer ses frustrations et compte sur la fidèle amitié de Sancho Pança, incarné par un Etienne Dupuis (baryton) sincère et dévoué. Le décor vert d'eau et les gesticulations de la première partie affadissent l'émotion, qui fort heureusement prend une belle ampleur dans la deuxiènme partie émouvante et mélodieuse. On note dans le rôle principal les barytons-basses Christian Van Horn et Gábor Bretz, et l'excellente mezzo-soprano française Gaëlle Arquez qui campe une Dulcinée pétillante et volage qui déçoit les sentiments profonds de Don Quichotte.

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Comédie héroïque en cinq actes (1910) sur un livret d'Henri Cain

Mikhail Tatarnikov direction musicale
Damiano Michieletto mise en scène

Christian Van Horn / Gábor Bretz Don Quichotte
Gaëlle Arquez Dulcinée
Etienne Dupuis Sancho Pança

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris