L'Etoffe des rêves à la Halle Saint Pierre

Le textile, un étonnant et puissant matériau artistique

L'exposition "L'Étoffe des rêves", fruit d’une collaboration avec le Centre international du surréalisme et de la Citoyenneté mondiale à Saint-Cirq-Lapopi, explore le dialogue fécond entre l’Art Brut et le surréalisme à travers le prisme de la création textile. Elle dévoile un ensemble impressionnant de 300 pièces de 36 artistes. Des créations audacieuses et poétiques, souvent façonnées à partir de matériaux modestes et recyclés, qu'ils soient naturels, synthétiques ou bruts. Les artistes utilisent les savoir-faire traditionnels comme le tissage, la broderie, la tapisserie, la dentelle, le macramé, le tricot et la couture, de manière innovante, singulière ou subversive. Le textile devient surface, volume, paysage ou corps.

Artisanat et art : une distinction qui s'efface

Le verbe latin texere signifie à la fois "tisser " et "raconter une histoire". Le fil est un langage sensible porteur d’histoires intimes ou de récits collectifs. Ces œuvres, qu'elles soient minimalistes ou riches en détails, interrogent le rapport de l'observateur à la matière, au temps, et à la mémoire. En s'affirmant comme un objet de réappropriation artistique, le textile remet en question la distinction traditionnelle entre l’art et l’artisanat. Par la réinvention des usages (vestimentaires, décoratifs, créatifs), le textile se mue en un véritable vocabulaire de l’imagination et un support de prédilection à l’évasion poétique.

Un médium de résistance, d’émotion et de transmission

Une grande diversité d'artistes et de créations

Parmi les artistes reconnus, on retrouve Ficht Tanner et Barbara d’Antuono avec son tableau textile "Il est toujours temps..." L’exposition présente également des œuvres sculpturales et architecturales, comme La maison rousse, une architecture de fils rigidifiés de Marie-Rose Lortet, ainsi que les grands canevas et tapisseries assemblées de "Pénélope painting" d’Aurélia Jaubert. Des artistes fidèles à la Halle Saint Pierre, tels que Marie-Rose Lortet, Josette Rispal et Raymond Reynaud, présentent des pièces colorées et majestueuses. On admire aussi, entre autres, des œuvres de Stéphane Blanquet, Polly Vogel, Alicia Lasne, Brankica Žilovič, Nicole Bayle et Jacques Trovic. Un spectre qui s’étend du minimalisme à la richesse du détail.
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Une scénographie envoûtante

C'est tout l'espace de la Halle Saint Pierre qui est utilisé pour mettre en scène les 300 œuvres, dans des installations suspendues, des textiles peints, des étoffes sculpturales et des tentures murales. La scénographie et les éclairages subtils réhaussent l’intensité créative et le besoin irrépressible des artistes de donner forme à leur monde intérieur, souvent troublé. Le titre même, "L’Étoffe des rêves", capture l'essence de la présentation : l’étoffe représente la matière, tandis que le rêve est ce qui vient habiter cette matière, dans une évasion poétique et surprenante.

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